ACTE III
Scène première
Vous vous éloignez donc ?
La peine m’est cruelle,
Mais il faut obéir, l’ordre du Roi m’appelle.
Au moins ce qui me rend ce malheur adouci,
J’espère, à mon retour trouver ma Soeur ici,
Et que tout sera prêt pour l’heureux hyménée
Qui doit à votre sort unir ma destinée.
Je crains un long séjour si l’ordre est important.
Je prends pour moins tarder, la poste au même instant,
Et j’obtiens, dans trois jours, le bonheur que je presse,
Pourvu qu’en arrivant je trouve la Comtesse.
L’amitié qui nous joint la fera se hâter.
Olimpe cependant pourra se consulter,
Je crains tout de l’époux qu’Anselme lui destine.
J’ignore, en le voyant, ce que sera sa mine ;
Mais l’ayant cette nuit longtemps entretenu,
Elle veut que d’erreur chacun soit prévenu.
Jamais, s’il l’en faut croire, on n’eût tant de mérite.
Mais moi-même je viens de lui rendre visite.
Votre Oncle m’a mené lui faire compliment,
Et puisque je l’ai vu, j’en parle savamment.