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Le Chevalier

Non, Madame, achevez.

Bas.

Voilà les derniers coups qu’il m’avoit réservés
Je le vois trop, le lâche a parlé pour lui-même.

Olimpe

Non, votre Marquisat ne fait pas ce que j’aime,
Et pour gagner mes vœux sur le choix d’un époux,
Vos soins n’avoient besoin seulement que de vous.

Le Chevalier

Donc à ce que j’apprends vous connoissez mon frère ?

Olimpe

Quoi, votre Chevalier ? Il prétend à me plaire,
Et je crois qu’il est bon de vous en avertir,
Bien moins par vanité, que pour vous divertir.

Le Chevalier

Vous le voyez souvent ?

Olimpe

Plus que je ne souhaite.
Il me cherche en tous lieux dans sa flamme secrète,
Jour et nuit fait la ronde, et je m’étonne bien
Qu’il n’est déjà venu troubler notre entretien.

Le Chevalier

Et ses empressements ne font que vous déplaire ?

Olimpe

Je le dois épargner puisqu’il est votre frère.

Le Chevalier

Non, vous m’obligeriez de ne me point cacher
D’où vient que tant de soins ne vous ont pu toucher.
Le trouvez-vous mal fait ?

Olimpe

Sa personne est bien prise.
Si j’en crois ses amis, dans le monde on le prise ;
Mais puisqu’il vous en faut dire la vérité,
Il me paroit avoir grande stupidité ;
Et comme enfin le cœur a ses secrets suffrages,
Eût-il et votre bien et tous vos avantages,