Non, Madame, achevez.
Voilà les derniers coups qu’il m’avoit réservés
Je le vois trop, le lâche a parlé pour lui-même.
Non, votre Marquisat ne fait pas ce que j’aime,
Et pour gagner mes vœux sur le choix d’un époux,
Vos soins n’avoient besoin seulement que de vous.
Donc à ce que j’apprends vous connoissez mon frère ?
Quoi, votre Chevalier ? Il prétend à me plaire,
Et je crois qu’il est bon de vous en avertir,
Bien moins par vanité, que pour vous divertir.
Vous le voyez souvent ?
Plus que je ne souhaite.
Il me cherche en tous lieux dans sa flamme secrète,
Jour et nuit fait la ronde, et je m’étonne bien
Qu’il n’est déjà venu troubler notre entretien.
Et ses empressements ne font que vous déplaire ?
Je le dois épargner puisqu’il est votre frère.
Non, vous m’obligeriez de ne me point cacher
D’où vient que tant de soins ne vous ont pu toucher.
Le trouvez-vous mal fait ?
Sa personne est bien prise.
Si j’en crois ses amis, dans le monde on le prise ;
Mais puisqu’il vous en faut dire la vérité,
Il me paroit avoir grande stupidité ;
Et comme enfin le cœur a ses secrets suffrages,
Eût-il et votre bien et tous vos avantages,