Scène IV
C’est encor un message à faire à quelque belle ?
Grand mystère toujours, et toujours bagatelle.
Mais d’où diable a-t-il su votre amoureux secret ?
Un amant bien épris est toujours indiscret.
J’ai trop parlé d’Olimpe, il aura pu l’apprendre,
Et soupçonné l’amour que ses yeux m’ont fait prendre.
Mais puisqu’à m’y servir il est si disposé,
Le succès pour mes vœux en sera plus aisé.
J’en doute ; il n’eut jamais pour vous que de la haine.
Oui, mais me voir sans bien lui donne quelque peine,
Et craignant d’en avoir un jour de l’embarras,
Si mon feu touche Olimpe, il ne me nuira pas.
Il est homme pourtant à nous en donner d’une.
Son cœur est plein pour vous d’une vieille rancune.
Ainsi j’aurois voulu qu’avant qu’il eût parlé,
Votre amour à Virgine eût été révélé.
Contre ce qu’il eût dit, comme elle a de l’adresse,
Elle auroit préparé l’esprit de sa maîtresse ;
Mais vous m’avez fait taire, et tout étoit perdu
Si j’eusse osé…
Je vois que j’ai trop attendu,
Qu’il seroit bon qu’Olimpe eût approuvé ma flamme ;
Mais je ne savois pas qu’on dût lire en mon âme,