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Le Chevalier

M’offrir vos soins,
Vous à qui je déplois !

Le Marquis

M’en déplaisez-vous moins ?
Je vous décrierois bien, mais si je vous décrie,
J’ai sur mon dos le faix de votre gueuserie.
Au moins quand du bourgeois vous aurez les écus,
Vous battez en retraite, et ne me verrez plus.
Allez, tout de ce pas je vais lui faire entendre
Qu’il choisit un brave homme en vous prenant pour gendre.
S’il s’informe du bien, je suis prêt à mentir.
Reposez-vous sur moi.

Le Chevalier

Mais…

Le Marquis

Mais sans repartir.
J’agis de là. La fille est de vous fort éprise ?

Le Chevalier

J’ignore encor pour moi quelle estime elle a prise,
Mais vingt fois dans la rue elle m’a remarqué.

Le Marquis

Votre amour autrement ne s’est point expliqué ?

Le Chevalier

Le père étant pour nous, il nous répondra d’elle.

Le Marquis

Je vous entends, l’argent vous plaît mieux que la Belle,
Et pourvu qu’il vous soit bien et dûment compté,
Peu vous chaut du reste.

Le Chevalier

Ah !

Le Marquis

Dites la vérité,
Franchement aimez-vous ? Car à moins que l’on aime,
Tâter du mariage est la misère même,