Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/187

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et moi fort à l'esprit.

Avez-vous oublié ce que vous m'avez dit ?

La tante

Il faut qu'un galant homme endure tout des femmes,

Et se venger du sexe est des petites âmes.

La montagne

Quoi ! vous aurez le droit Se m'appeler magot,

Il sera des guenons, et je ne dirai mot?

Je suis pis qu'un démon contre qui m'injurie ;

Je ris quand on veut rire* et j'entends raillerie ;

Et pour vous faire voir qu'on ne me peut payer,

Sitôt qu'il vous plaira nous entre tutoyer,

Sans rancune et sans fiel, volontiers, va, mignonne,

Je serai ton magot, tu seras ma guenonne

Nous choisirons ainsi cent jolis petits noms.


Scène VI


La tante, Angélique, Oronte, Léandre; La montagne, Lisette, Philipin.

La montagne

La belle, il faut vouloir ce que nous ordonnons,

C'est sans aucun appel; en fille obéissante

Oyez ce qu'avec nous a résolu la tante.

La tante

On vous donne un époux, monsieur prend ce souci.

La montagne

Faites la révérence, et dites grand merci,

Bouchonne: dés demain vous aurez l'avantage

De savoir quelle joie on trouve au mariage.

Pour réveiller les sens rien n'est plus souverain.

Angélique

Oronte dés tantôt m'a dit votre dessein ;