Mais pouvez-vous penser, quand ma tante apprendra
Qu'un baron supposé...
Le vrai baron viendra. Je vousjai déjà dit qu'arrêté pour affaire
Il n'avoit su partir comme il le croyoit faire,
Et que par un pouvoir que j'avois d'aujourd'hui
Il me donne plein droit de tout signer pour lui.
Le voici, dans vos mains il sera l'assurance
De l'hymen dont on a flatté son espérance ;
Le baron d'Albikrac, se trouvant des mieux faits,
N'aura pas grande peine à faire notre paix.
Il lui faut jusque là cacher le stratagème.
Mais quand il l'aura vue êtes-vous sûr qu'il l'aime ?
Qu'importe ! elle est fort riche, et lui fort endetté;
C'est son bien qu'il épouse, et non pas sa beauté ;
Pourvu qu'il trouve l'un, il l'acquitte de l'autre.
Que j'aie aussi mon compté en vous donnant le vôtre.
J'aime lisette.
Va, nous songerons à toi.
Après tout votre amour ne tenoit rien sans moi,
Avouez que pour vous La Rapière a fait rage,
J'entends, tu n'en es pas à ton apprentissage.
Le nom de La Rapière et la soeur du baron,
Grâce à son bel esprit, sont traits d'invention.
Le reste est effectif, et regarde l'affaire
Où de tous vos amis l'appui m'est nécessaire.
D'un Breton laissé mort redoutant les parens,
Au château du baron aussitôt je me rends ;