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ma.mère

Nous étions déjà nés chacun d'un premier lit :

Dés l'enfance.par là l'amitié nous unit;

Les noms de frère et soeur l'ont depuis confirmée.

Oronte

Lisette !

Lisette bas à Oronte.

M'en voilà pour vous tout alarmée.

Vous l'échapperez belle en parant celui-ci.

La tante

Donc pour la parenté n'ayez aucun souci.

Lisette ira ce soir nous chercher un notaire.

Et demain en secret... Mais quoi! c'est vous déplaire?

Le chagrin qui vous prend me le fait assez voir.

Oronte

Que ne vous montre-t-il où va mon désespoir ?

Vous y seriez sensible et forcée à me plaindre.

La tante

Sachons donc le motif qui m'y pourrait contraindre;

Pour le fils de mon frère il n'est point d'embarras...

Oronte

Ne parlons plus d'un nom qui ne m'appartient pas.

Pour me faire son fils c'est trop user d'adresse ;

Jamais il n'eut d'intrigue avec une comtesse ;

Léandre ne l'a feint que pour vous déguiser

Qu' Oronte, quoique amant, ne vous peut épouser.

La tante

Qui l'en empêcherait ?

Oronte

Le malheur qui m'accable.

La tante

C'est ne rien dire,

Oronte

Hélas ! que je suis misérable !

La tante

Mais...

Oronte

Contre un téméraire armez votre courroux.