Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/153

Cette page n’a pas encore été corrigée

ndre|c}}
J'ai dit, vous avez vu tout ce qu'il vous plaira;

Mais je ne vous aimai cependant de ma vie.

La tante

Vous ne m'aimez pas?

Léandre

Non, et n'en ai point d'envie.

La tante

Le terme est un peu fier et même injurieux;

Mais j'en sais le motif, et vous en aime mieux.

Qui peut à son ami sacrifier sa flamme

S'il étoit marié chérirait bien sa femme.

Peut-on assez louer cet effort de vertu?

Léandre

Mais je vous parle net.

La tante

Vous vous êtes trop tu;

C'est d'où vient tout le mal; mais j'y vois du remède.

Sans trop en murmurer ce cher ami vous cède;

Et même, s'il vous faut dire tout aujourd'hui,

J'ai du penchant pour vous beaucoup plus que pour lui

Léandre

Est-ce en dépit des gens que selon sou envie..,

La tante

Non, mais en dépit d'eux on prend soin de leur vie ;

Et souffrir votre mort pouvant vous secourir...

Léandre

Eh ! faites-moi l'honneur de me laisser mourir.

La tante

Si quelques jours encor votre amour se veut taire,

Différons, j'y consens ; mais vous aurez beau faire,

Il faudra malgré vous enfin le déclarer.

Léandre bas.

Si quelque adroit détour ne m'aide à m'en tirer,

Elle m'accablera. Madame, quand Oronte

De mon amour pour vous vous a fait le beau conte

Ne lui parliez-vous point d'épouser ?

La tante

Dés demain