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Scène V


La tante, Oronte.

Oronte

Ma présence vous choque, et je vais...

La tante

Demeurez,

Oronte

Madame, le regret d'avoir pu vous déplaire..,

La tante

J'aurais quelque sujet d'être assez en colère.

Oronte

Vous l'avez, je l'avoue ; aussi je vous promets

Que de moi sur ce point vous n'en aurez jamais.

Je sais trop pour l'amour jusqu'où va votre haine.

La tante

Pour le moins jusqu'ici je l'ai vaincu sans peine.

Oronte

Tout le monde en convient; et c'est être indiscret

D'avoir à votre nièce expliqué mon secret.

Mais que ne fait-on point quand un mal est extrême?

La tante

Et pourquoi ne vous pas adresser à moi-même?

Oronte

A vous-même, madame? Hélas ! et de quel air?

Non, je mourrois plutôt que de vous en parler.

Mais, si vous faites grâce à l'ardeur de mon zélé,

Souffrez que quelquefois j'en soupire avec elle.

C'est tout ce que je veux pour prix d'un si beau feu.

La tante

Il me paraît trop beau pour obtenir si peu ;

Pour prix de votre amour, si sa flamme est constante,

Il vaut mieux que j'en sois la seule confidente.