Scène V
Ma présence vous choque, et je vais...
Demeurez,
Madame, le regret d'avoir pu vous déplaire..,
J'aurais quelque sujet d'être assez en colère.
Vous l'avez, je l'avoue ; aussi je vous promets
Que de moi sur ce point vous n'en aurez jamais.
Je sais trop pour l'amour jusqu'où va votre haine.
Pour le moins jusqu'ici je l'ai vaincu sans peine.
Tout le monde en convient; et c'est être indiscret
D'avoir à votre nièce expliqué mon secret.
Mais que ne fait-on point quand un mal est extrême?
Et pourquoi ne vous pas adresser à moi-même?
A vous-même, madame? Hélas ! et de quel air?
Non, je mourrois plutôt que de vous en parler.
Mais, si vous faites grâce à l'ardeur de mon zélé,
Souffrez que quelquefois j'en soupire avec elle.
C'est tout ce que je veux pour prix d'un si beau feu.
Il me paraît trop beau pour obtenir si peu ;
Pour prix de votre amour, si sa flamme est constante,
Il vaut mieux que j'en sois la seule confidente.