rendre ;
Mais je sais qu'un motif que je crois généreux
M'oblige à souhaiter que vous soyez heureux.
Qu'à vous combler de gloire à l'envi tout conspire.
Ce souhait est beaucoup ; mais, si j'ose le dire,
Dans ce que vos appas ont pour moi d'engageant,
S'il n'est que généreux il n'est point obligeant.
A moins qu'il soit l'effet d'une estime empressée,
D'un tendre mouvement où vous soyez forcée,
D'une inquiète ardeur...
Ah! que vous me gênez !
J'ai bien peur de savoir ce que vous m'apprenez.
Ne l'examinons point; et, quoi qu'il en puisse être...
Craignez-vous de m'aimer?
Je le fais mal paraître;
Mais au moins je devrois, malgré vos vœux soumis,
Craindre de vous aimer plus qu'il ne m'est permis.
Hélas ! le pouvez-vous quand ma flamme est extrême,
Et que l'amour n'a point d'autre prix que lui-même?
Non, quoi que vous fassiez pour vaincre le souci...
N'est-ce point déjà trop que vous souffrir ici?
J'en rougis ; et s'il faut que ma tante soupçonne...
A ce scrupule en vain votre esprit s'abandonne,
Lisette y met bon ordre, et seconde mon feu;
Il s'agit seulement d'obtenir votre aveu,
Me l'accorderez-vous?
Ce qu'ici je hasarde
Ne vous répond que trop de ce qui me regarde ;
Mais songez que les lois d'un rigoureux devoir
Me forcent d'une tante à craindre le pouvoir,