Eh ! si l'une s'en plaint l'autre.le trouve doux.
Dans la fleur de nos ans, où tout aime à nous rire,
C'est gloire que de nous on s'attache à médire ;
Et j'en sais qu'on verroit pester au dernier point
Si de leurs soupirans on ne médisoit point.
Les belles à l'envi tirent de ce murmure
Du côté du mérite un favorable augure :
C'en est aussi la marque, et, sans expliquer rien,
Si l'on a leurs faveurs on les achète bien ;
Mais dans l’âge où pour nous manque la complaisance
Malheur à qui ne fait taire la médisance.
Grand opprobre, madame.
Il est rude en tout temps.
Et beaucoup' plus encor quand on a nombre d'ans.
Croyez-moi, sur ce point la médisance est vraie :
Etant vieille l'on n'a que les amans qu'on paie ;
Et je laisse à juger la belle passion
Qui s'allume ou s'éteint selon la pension !
Ah ! Lisette !
Excusez, je parle avec franchise.
En cst-il ?...
Non, témoin notre vieille marquise,
Qui, ne pouvant trouver de galant tout entier,
Se contente, dit-on, qu'on serve par quartier.
Pour quatre pensions il faut bonne finance.
Et puis n'ai-je pas lieu de fuir la médisance ?
Oui, sans doute, et de vous on en diroit aillant.
Mais en fait d'un mari ne barguignez point tant.
Le vouloir jeune et riche...