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C’est par là qu’à ma mort leur trahison aspire.
Ils ne l’ont accusé qu’afin de s’en dédire,
Et rejeter sur moi le plus noir attentat
Qui de votre courroux pût mériter l’éclat.
Je vous le disois hier, plus d’espoir d’innocence.
Vos Peuples sont pour lui, Rome prend sa défense,
Le sang même conspire à le favoriser,
Et pour me voir coupable il n’a qu’à m’accuser.
Mais au moins pour avoir des preuves plus certaines,
Livrez les Imposteurs aux plus cruelles peines.
Dans leurs derniers remords cherchez des vérités…

philippe

Va, n’en demande point de plus vives clartés.
Loin de les souhaiter dans un destin si rude
J’aime à laisser ton crime en quelque incertitude,
Et quoi que leur rapport me montre à prévenir,
J’en veux douter exprès pour n’oser t’en punir.
Mais comme je vois trop que rien n’est plus capable
D’arracher l’innocent aux fureurs du coupable,
Il faut rompre un péril qui jusqu’ici douteux,
Pourroit se rendre enfin funeste à tous les deux.
Vous le pouvez, Madame, et dissiper la crainte
Dont Persée aujourd’hui fait l’appui de sa plainte.
D’une sourde pratique il prendra peu d’effroi
Si de Démétrius vous daignez faire un Roi.
De quelque ambition qu’il ait l’âme saisie,
Il le verra chez vous régner sans jalousie,
Et cessera de croire un soupçon odieux
Quand il n’aura plus rien qui lui blesse les yeux.
Je vous rends vos États, vous leur devez un Maître.
Et si le triste état où vous me voyez être,
Pour un fils malheureux…

érixène

Seigneur, permettez-moi
De remonter au trône avant que faire un Roi.
Plus de gloire y suivra l’heureux choix de ma flamme ;
Et si Démétrius…