Consentez à vous voir entre les bras d’un autre,
Mais faites son bonheur sans renoncer au vôtre,
Et lui donnant ce cœur dont je m’étois flatté,
Soyez sûre du moins de me l’avoir ôté.
Rendez-vous toute à vous avant qu’il vous obtienne.
Ce qui touche votre âme étonne peu la mienne,
Les Dieux en prendront soin.
Par tout ce que pour vous
L’empire de mon cœur eut jamais de plus doux,
Par ce profond respect, par ce parfoit hommage…
Prince, c’est perdre temps qu’en parler davantage.
Si quelque espoir encor s’obstine à vous flatter,
Voici Persée, oyez s’il vous en doit rester.
Scène II
Seigneur, quoi qu’il soit vrai qu’une secrète flamme
Ait pour Démétrius sollicité mon âme,
Je vous estime trop pour oser présumer
Que sa vue ait ici de quoi vous alarmer.
La parole des Grands est toujours un sûr gage,
Et s’il faut devant lui que la mienne s’engage,
J’autorise vos vœux à l’assurer pour moi
Que demain je suis prête à vous donner ma foi.