Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/398

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et tâche, en noircissant et mon zèle et ma foi,
D’autoriser en vous ce qu’il punit en moi.
Je ne demande plus par quel charme séduite
Avec tant de chaleur vous m’ordonniez la fuite.
Prête à m’ôter la vie en m’ôtant votre cœur,
Mes reproches pour vous avoient trop de rigueur.
Ce dur éloignement que pressoit votre crainte
D’un amant outragé vous épargnoit la plainte ;
Mais n’en redoutez point le vif ressentiment,
Abandonné, trahi, je suis toujours amant.
Toujours ma passion aussi noble que pure
À tout ce qui vous plaît sait m’offrir sans murmure,
Et quand ma triste mort a de quoi vous flatter,
L’ordre est de ma Princesse, il faut le respecter.

érixène

Si sur un trône offert votre lâche inconstance
Se veut croire permis d’en rejeter l’offense,
À la favoriser je prends tant d’intérêt
Que je lui veux laisser une erreur qui lui plaît.
Adieu.

démétrius

Quoi, me quittez ! Eh de grâce, Madame,
Daignez ouïr… Hélas ! Rien ne touche son âme,
Et l’affreuse disgrâce où le Ciel me fait choir,
Pour en finir l’horreur, n’a que mon désespoir.