Après ce que de moi Persée a voulu croire
Je veux être en état qu’on respecte ma gloire,
Et que ce changement ne se puisse imputer
À l’espoir dont ma main auroit pu le flatter.
Ô d’un charmant espoir agréable surprise !
Scène III
Enfin, Didas, enfin le ciel me favorise,
Et nous verrons demain éclater le grand jour
Qui contre la discorde intéresse l’amour.
C’est peu qu’au plus haut rang ta fille soit placée,
La Princesse consent à l’hymen de Persée,
Et dans l’heureux succès dont je me sens charmer,
Mon cœur ne conçoit plus de souhaits à former.
Pour rompre les malheurs dont le péril vous presse
Il est beau que Persée épouse la Princesse,
L’État à cet hymen se doit intéresser,
Mais pour Démétrius, il n’y faut point penser.
Loin d’accepter la gloire où pour moi l’on s’apprête,
Je viens, Seigneur, vous apporter ma tête.
Dans le peu que je suis c’est le moins que je dois
À l’insolent refus des bontés de mon Roi.
De quel trouble nouveau reçois-je la menace ?
De ce fils téméraire explique-moi l’audace.
Se voudroit-il dédire, et dégager sa foi
Par le refus forcé qu’il exige de toi ?