Mais quand mon mauvais sort tombe sur Hippias,
Je trahis cet honneur à ne le quitter pas.
C'est sous son nom, Seigneur, qu'aimant en téméraire, [1785]
Mon orgueil de mon Roi mérita la colère.
Quelque inégal destin qui condamnait mes feux,
La princesse Antigone emporta tous mes voeux.
Si la mort de Pyrrhus vous semble légitime,
Ordonnez, je suis prêt à mourir pour ce crime, [1790]
À donner tout mon sang pour réparer l'abus...
Que le fils d'Androclide en effet soit Pyrrhus !
Si de ces vérités vous avez quelque ombrage,
De ce lâche Androclide examinez la rage,
Et quand d'amour pour moi ce Prince est accusé, [1795]
Voyez par qui, Seigneur, ce crime est supposé.
Vous l'apprenez d'un traître, à qui le nom de père
Dût rendre pour son fils le secret nécessaire,
D'un perfide Assassin qui résout sans effroi
D'immoler à Pyrrhus et ce fils et son Roi. [1800]
N'en croyez que lui seul ; à l'horreur de ce crime
Est-ce en effet Pyrrhus, est-ce un fils qui l'anime ?
Ce zèle surprenant soutenu jusqu'au bout...
Le voici qu'on amène, il nous apprendra tout.
{{scène|