IV}}
Viens, heureux protecteur du trône de l'Épire, [1765]
C'est à toi que je dois le jour que je respire ;
Un lâche triomphait, sans toi j'étais perdu.
Contre sa trahison j'ai fait ce que j'ai dû,
Seigneur, mais quand le Ciel en a puni l'audace,
Puis-je de vos bontés espérer une grâce ? [1770]
Parle, m'ayant sauvé, tu peux ce que tu veux.
Je partage le sort d'un Prince malheureux.
Tandis qu'à me flatter la Fortune s'emploie,
Hippias prisonnier...
Que veux-tu que je croie ?
N'es-tu pas Hippias ?
Non, Seigneur, et les Dieux [1775]
Ont honoré mes jours d'un sort plus glorieux.
Déidamie en moi connaît enfin son frère.
Quoi, te rends-tu si tôt à toi-même contraire,
Toi, qui du nom d'Amant si vivement charmé,
Avec tant de chaleur voulais paraître aimé ? [1780]
Que ce titre d'Amant cesse de vous surprendre.
Je l'ai pris quand l'honneur m'a forcé de le prendre.