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IV}}

Néoptolémus, Pyrrhus, Déidamie, Antigone, Camille, Suite
NÉOPTOLÉMUS
à Pyrrhus

Viens, heureux protecteur du trône de l'Épire, [1765]

C'est à toi que je dois le jour que je respire ;

Un lâche triomphait, sans toi j'étais perdu.

PYRRHUS

Contre sa trahison j'ai fait ce que j'ai dû,

Seigneur, mais quand le Ciel en a puni l'audace,

Puis-je de vos bontés espérer une grâce ? [1770]

NÉOPTOLÉMUS

Parle, m'ayant sauvé, tu peux ce que tu veux.

PYRRHUS

Je partage le sort d'un Prince malheureux.

Tandis qu'à me flatter la Fortune s'emploie,

Hippias prisonnier...

NÉOPTOLÉMUS

Que veux-tu que je croie ?

N'es-tu pas Hippias ?

PYRRHUS

Non, Seigneur, et les Dieux [1775]

Ont honoré mes jours d'un sort plus glorieux.

Déidamie en moi connaît enfin son frère.

NÉOPTOLÉMUS

Quoi, te rends-tu si tôt à toi-même contraire,

Toi, qui du nom d'Amant si vivement charmé,

Avec tant de chaleur voulais paraître aimé ? [1780]

PYRRHUS

Que ce titre d'Amant cesse de vous surprendre.

Je l'ai pris quand l'honneur m'a forcé de le prendre.