Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/338

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ah, Seigneur, on en veut à vos jours,

Un nombre d'Assassins par une aveugle rage

Cherche jusques à vous à se faire passage,

Et fait en combattant ouïr des cris confus [1695]

De, Périsse le Roi, plus de Roi que Pyrrhus.

Dans le trouble imprévu que ce complot leur donne

De vos Gardes surpris le courage s'étonne,

La Princesse intrépide en ce pressant danger

Tâche par sa présence à les encourager. [1700]

Telle qu'une Amazone, elle anime leur zèle,

Mais que ne doit-on craindre et pour vous et pour elle ?

Contre tant d'ennemis tout à coup déclarés...

DÉIDAMIE

Androclide sans doute est chef des Conjurés ?

CAMILLE

Dans l'effroi qu'en mon coeur leur fureur a fait naître, [1705]

Les sens tout interdits, j'ai vu sans rien connaître,

Et quittant la Princesse...

NÉOPTOLÉMUS

Allons la secourir,

Et périr noblement s'il faut enfin périr.

En rappelant Pyrrhus, j'ai dû prévoir ses brigues.

DÉIDAMIE

Pyrrhus n'a point de part à de si noires ligues, [1710]

Seigneur, et si du Ciel le courroux satisfait...

Mais, ô Dieux ! La Princesse...

{{scène|