Et quoi qu'un tel Amant me dût faire entreprendre, [1665]
Mes voeux sont satisfaits s'il devient votre Gendre ;
Mais gardez de former des projets superflus.
Les Mutins sont à craindre, ils demandent Pyrrhus,
Et c'est par ce Pyrrhus que l'ardeur qui me presse
Aurait peine à souffrir l'hymen de la Princesse. [1670]
Nommez ce sentiment adresse, feinte, abus,
Voilà mes intérêts, n'attendez rien de plus.
Pourvu qu'Hippias règne, il ne m'importe guère
Qu'il soit cru mon Amant, ou connu pour mon frère.
C'est assez que du trône on le fasse jouir. [1675]
Tous ces déguisements ne peuvent m'éblouir.
Votre amour, des Mutins voyant agir l'audace,
De l'hymen d'Hippias ne craint plus la menace,
Et se porte aisément à feindre d'approuver
Ce qu'ils empêcheront que je n'ose achever ; [1680]
Mais puisque Pyrrhus seul excite la tempête,
Il faut sur eux enfin faire voler sa tête,
Et rendre ainsi sur l'heure à ce Peuple sans foi
Celui qu'à force ouverte il demande pour Roi.
Lui mort, tout ce grand feu qui paraît tant à craindre, [1685]
N'ayant plus où se prendre, aura lieu de s'éteindre,
Et nous verrons alors si dans de tels malheurs
Hippias couronné pourra sécher vois pleurs.
Cette mort me serait un funeste spectacle ;
Mais, Seigneur, Androclide y pourra mettre obstacle, [1690]
Et j'ai lieu d'en attendre un assez fort secours
Pour ne craindre...