de son sort
Je ne puis empêcher qu'une indigne imposture
N'attribue à l'Amour ce que fait la Nature ;
Non que ce même Amant qu'il faut t'abandonner
Par son triste destin n'ait de quoi m'étonner, [1560]
Mais pour sauver ses jours, le traître qui t'abuse
Lui prêtera l'appui que ma main lui refuse.
Crains pour l'un Androclide, et pour l'autre mon bras,
Et sans m'en consulter choisi qui tu voudras.
Adieu.
Scène IV
Vit-on jamais une pareille audace ? [1565]
C'en est fait, dans mon coeur l'amour n'a plus de place,
L'ingrate en est indigne ; et sa dure fierté
Du mépris de mes voeux a trop fait vanité.
Plus d'ardeur, plus de pente à ce lâche hyménée
Qui devait à mon sort unir sa destinée [1570]
Si mon amour s'en fit un bonheur souverain,
J'en voulais à son coeur en poursuivant sa main.
C'était pour le toucher qu'il aimait à s'accroître,
Et lorsque je connais qu'un autre en est le maître,
Que pour lui dans son âme un feu trop allumé [1575]
M'arrache tout espoir d'être jamais aimé ?
Quand de ma violence appréhendant la suite
À m'épouser enfin je la verrais réduite,
Sachant sur ses désirs ce que peut Hippias,
Les miens trop rebutés n'y consentiraient pas. [1580]
C'est peu qu'il l'ait forcée à trahir la Nature,
Sa lâcheté pour lui va jusqu'à l'imp