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Quelques transports en lui que ce courroux anime,
Il n'en veut qu'au rival dont l'amour fait le crime, [1370]
Et coupable vers lui d'un si noble attentat,
C'est sur moi seulement qu'en doit tomber l'éclat.
Mon amour déclaré, Pyrrhus n'a rien à craindre.
Pyrrhus est son rival, du moins il l'a su feindre,
Et ce titre d'Amant qui vous paraît si doux [1375]
Est plus croyable en lui qu'il ne peut l'être en vous.
Tout ce que vous diriez pour n'être plus mon frère
Ne ferait contre vous qu'irriter sa colère,
Et sans rompre l'hymen où j'ose m'apprêter...
Non, non, je le romprai, laissez-moi l'irriter. [1380]
L'Amour qui cherche à vaincre un destin effroyable
Sait trop bien s'exprimer pour n'être pas croyable.
Si le mien par ma mort se doit justifier,
Est-ce une gloire, hélas ! qu'il faille m'envier ?
Quand d'abord le tyran a menacé ma tête, [1385]
Sans rien craindre pour moi, vous voyiez la tempête,
Vous ne relâchiez rien de vos justes mépris.
Je savais qu'Androclide agirait pour son fils,
Qu'il saurait dérober vos jours à sa vengeance.
N'avez-vous pas encor cette même assurance ? [1390]
Des intérêts d'un fils sera-t-il moins jaloux ?
Mais le tyran alors ne menaçait que vous.
Le destin a rendu mon malheur invincible,
Pour les jours de Pyrrhus j'ai paru trop sensible,
Et quoi que votre amour emploie à l'irriter, [1395]
C'est toujours par ma main qu'il les faut racheter.
Votre sang hasardé change-t-il ma disgrâce ?
Madame, nous n'avons encor que la menace,