HIPPIAS|c}}
Et vous croyez par là soulager mon tourment !
Non, il n'est que trop vrai, son fils est votre Amant, [1340]
Lui-même il en fait gloire, et fier de sa disgrâce
Du Roi, comme rival, il brave la menace ;
J'en viens d'être témoin, et c'est mon désespoir.
D'une vertu sublime admirez le pouvoir.
Pour m'épargner l'horreur d'un hymen qui m'accable [1345]
Il cherche, comme Amant, à se montrer coupable,
Et consent à mourir plutôt que voir le Roi
M'arracher une main que vous gardait ma foi ;
Mais encore une fois, quoi qu'on vous ait pu taire,
Vous êtes Hippias, Hippias est mon frère. [1350]
Du bizarre destin qui fait ce changement
Ne me demandez point d'autre éclaircissement.
De tout ce grand secret Androclide est le maître,
Et quand sa trahison ose tout méconnaître,
Si vous pouvez douter du rapport d'une soeur, [1355]
Croyez-en...
Ah, Madame, il suffit de mon coeur.
C'est lui seul que j'écoute, et ce qu'il m'ose dire,
Pour ne l'en croire pas, a sur moi trop d'empire.
Je ne m'étonne plus des mouvements jaloux
Qu'aveugle en mes désirs j'osais prendre pour vous. [1360]
L'Amour que ma disgrâce engageait au murmure
Prenait pour s'expliquer la voix de la Nature,
Et le sang favorable à son aveuglement
Pressait le nom de frère aux transports de l'Amant.
Mais las ! Qu'un nom si doux console peu ma flamme, [1365]
S'il faut que du tyran vous deveniez la Femme !
Vous, sa Femme ? Ah plutôt...
Mais enfin, voulez-vous
Que j'abandonne un frère à son lâche courroux ?
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