son coeur,
Et loin d'user des droits où le sang l'autorise, [665]
Il aime à lui souffrir l'orgueil qui me méprise,
Et ces ingrats refus qui font mon désespoir,
Suivent l'ordre secret qu'il a cru lui devoir.
Quoi, Seigneur, vous croiriez...
Cesse tes remontrances,
Je crois ce que je vois, et non ce que tu penses. [670]
Ton zèle à ma vengeance aura beau s'opposer,
Pour lui sauver la vie il me faut épouser,
Je la mets à ce prix, et de nouveau j'en jure
Tout ce qu'ont de plus saint le Ciel et la Nature.
Si cet arrêt te semble un excès de rigueur, [675]
Je suis en le donnant l'exemple de sa soeur,
Et je n'ai pas ici plus de scrupule à faire
De perdre un Ennemi qu'elle de perdre un frère.
Vois-tu comme intrépide, et sans s'en émouvoir
Elle entend, elle voit le foudre prêt à choir ? [680]
Pour le sort de Pyrrhus vois si rien l'intimide.
Je puis m'en reposer sur les soins d'Androclide.
C'est lui qui pour Pyrrhus garantit le traité,
Et puisqu'il en répond tout est en sûreté.
Cherchez jusques au bout à braver ma colère, [685]
Pour en venger l'affront je sais ce qu'il faut faire,
Vous l'apprendrez, Madame, adieu.
Seigneur, considérez...
Ne crois rien obtenir.
Si la mort de Pyrrhus inquiète ton zèle,
Afin de l'empêcher je te laisse avec elle. [690]
Change sa dureté, presse, mais sois certain
Que cette mort suivra le refus de sa main.
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