Je l'empêcherai bien, ce projet détestable. [425]
Je vais faire éclater ce qui te rend coupable,
Et découvrant au Roi...
Vous avanceriez peu
Quand même à ce rapport je joindrais mon aveu.
Il le faut de la Reine, et comme, quoi qu'on fasse,
Son billet seul au trône à Pyrrhus donne place, [430]
Avant qu'aucun effort me le puisse arracher...
Quoi, lâche, il n'est donc rien qui te puisse toucher ?
Ni la crainte des Dieux qui pour te mettre en poudre...
La Couronne vaut bien la menace du foudre,
Attirez-le sur moi, tandis qu'il descendra [435]
Je le craindrai, Madame, et mon fils régnera.
Tu l'espères en vain ; du moins je saurai faire
Que l'on ose choisir ni ton fils ni mon frère,
Et que de leur destin le Roi mal assuré...
À tout ce grand éclat je me suis préparé ; [440]
Mais toute votre adresse aura peine à détruire
L'heureuse et longue erreur qui l'a trop su séduire.
Je vous laisse y rêver.
Déclare-t'en l'appui,
Traître, le Ciel est juste, et j'attends tout de lui.
ACTE II
Scène PREMIÈRE
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