Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 3, 1748.djvu/257

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je ne combattrai point un rigoureux arrêt,
Sévère doit mourir puisque sa mort vous plaît ;
Mais quand la trahison vous cherche pour victime,
Qui paroît innocent peut n’être pas sans crime,
Partout d’un noir destin vos jours sont menacés,
Et ne rien dire plus c’est vous en dire assez.

constantin.

Oui, c’est m’en dire assez, et le soin de ma gloire
Suffisoit à forcer mon amour à vous croire,
Mais je ne vois que trop par ce revers fatal
Qu’un feu qui brûle trop souvent éclaire mal.
Ses flammes dévorant tout ce qui le fait naître,
Rendent faux les objets qu’elles font trop paroître,
Et si l’erreur qu’en vain j’ai voulu prévenir,
M’a de Maximian… Mais je le vois venir.


Scène III

.
Constantin, Maximian, Fauste, Constance.

maximian.

Et bien, après l’éclat que le Peuple autorise,
Douterez-vous, Seigneur, des Chefs de l’entreprise ?
Par sa rébellion il est aisé de voir
Qu’en secret son appui soutenoit leur espoir.
De tant de factieux la criminelle audace,
S’ils étoient arrêtés, répondoit de leur grâce :
Par là leur fermeté bravoit votre courroux,
Et sûrs d’une révolte ils n’ont rien craint de vous.

constantin.

S’ils n’ont rien craint de moi, je vois beaucoup à craindre,
Et l’on ne connoît pas combien je suis à plaindre.