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C’est de quoi, sur l’espoir d’un obstiné silence,
Il avoit su déjà lui donner l’assurance,
Et craignant des mutins le murmure indiscret,
Il a cru par sa fuite assurer son secret.

constance.

Quelle rage, Seigneur ?

constantin.

Ce qui me désespère,
C’est le contraint aveu que m’en a fait Sévère,
Qui sachant le secret du lâche qui me perd,
Si Straton n’eût parlé, ne m’eût rien découvert.
Maxime nous l’amène, afin qu’en sa présence
Fauste puisse…

constance.

Seigneur, la voici qui s’avance.


Scène II

.
Constantin, Fauste, Constance.

constantin.

Dans le confus désordre où mon malheur me met,
Madame, oublierez-vous l’affront qu’on vous a fait ?
Dans votre appartement l’ordre cruel d’un père
Sans en être avoué vous tenoit prisonnière,
L’outrage m’est sensible, et pour le réparer,
Il n’est rien que de moi l’on est droit d’espérer.

fauste.

Ah, Seigneur, il n’est point de peine assez cruelle
Pour punir mon forfait si je suis criminelle,
Mais ce soupçon peut-être un peu trop écouté
Vous livre sans obstacle à l’infidélité :
De son aveuglement on ne peut trop vous plaindre,
C’est lui seul contre vous que vous ayez à craindre.