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Mais songez, si l’amour me la rendoit moins chère,
Que je pourrois parler où je cherche à me taire.
Comme c’est le seul crime où j’ai su m’engager,
L’Impératrice seule a droit de m’en purger.
Par de honteux soupçons qui noircissent son zèle
Ne me contraignez point à m’expliquer pour elle,
Son intérêt me touche, et pour la maintenir,
Mon cœur…

constantin.

Et c’est de quoi je saurai te punir,
Lâche, fais gloire encor de ta coupable flamme,
On vient te seconder.


Scène IV

.
Constantin, Maximian, Fauste, Sévère, Maxime, Suite.

constantin.

Parlez, parlez, Madame,
Et par le noble éclat d’un généreux amour
Faites-nous voir Sévère innocent à son tour.
Comme avec tant de zèle il prend votre défense
Vous devez quelque chose à la reconnoissance,
Et ce sera pour vous un reproche éternel
Si lorsqu’il vous absout il reste criminel.

fauste.

Seigneur, n’attendez point qu’en faveur de Sévère
Je cherche à déguiser ce qu’on ne peut plus taire.
Ce Billet nous accuse, et ce qu’il vous apprend
De notre intelligence est un trop sûr garant,
Nous avons cru tous deux devoir suivre un beau zèle,
Je l’ai rendu coupable, il me rend criminelle.