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constantin.

Ne dis rien, traître.
C’est toi de qui l’amour dans son cœur enflammé
A versé la fureur dont il est animé.
En vain tu fais paroître une surprise extrême,
S’il te faut des témoins je ne veux que toi-même,
Lâche, dans ce billet reconnois-tu ta main ?

maximian.

Ô Ciel !

constantin, donnant le billet à Maximian.

Voyez, Seigneur, s’il a part au dessein.

maximian, lit.

Quoi que de l’attentat on ait donné d’indices,
Peut-être dès ce soir vous n’aurez plus d’Époux.
Agissez promptement, tout est perdu pour nous
Si vous ne l’empêchez d’écouter les Complices.
Il le faut avouer, ce coup de foudre est grand,
Mais sans doute, Seigneur, Sévère vous surprend.
L’ingrat pour se venger de sa foi méprisée
À vos ressentiments la veut voir exposée,
Et par ce faux billet qu’il vous fait supposer
Il s’accuse lui-même afin de l’accuser.
L’ardeur de la noircir…

constantin.

Pouvez-vous la défendre,
Si moi-même en ses mains je viens de le surprendre ?
Entré sans l’avertir dans son appartement,
J’ai soupçonné son crime à son étonnement.
Je l’ai vue inquiète, et comme toute émue
Dérober avec soin ce Billet à ma vue,
Et confus de son trouble, au point de lui parler,
Votre abord m’a contraint de tout dissimuler.
Vous avez vu, Seigneur, avec quels artifices
Elle a su se soustraire au rapport des Complices.
J’ai voulu devant vous lui laisser son secret,
Et lorsque resté seul j’ai parlé du Billet,