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ACTE IV



Scène première

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Maximian, Constance.

constance.

Quoi, n’avoir point encor par l’effroi des supplices
Chercher la vérité dans le sein des Complices,
Et souffrir si longtemps sans les faire parler
Tout ce que Martian a voulu révéler !
Que son rapport soit vrai, que ce soit imposture,
Il faut punir Licine, ou venger son injure,
Et l’on ne peut trop tôt dans ces obscurités
Faire effort à trouver de fidèles clartés.

maximian.

Madame, en ce forfait quoi que l’on examine,
Il est bon d’épargner la gloire de Licine,
Et ne pénétrer pas avec tant de rigueur
Quels intérêts cachés ont séduit son grand cœur.
Constantin y consent ; qu’on punisse, pardonne,
Avec l’Impératrice il veut que j’en ordonne,
Et sans vouloir entendre aucun des Conjurés,
Sur l’ardeur de nos soins tient ses jours assurés.
Je sais ce que je dois ; mais pourvu que Licine
À ne rien avouer jusques au bout s’obstine,
Peut-être il suffira pour sa punition
D’ôter tout lieu de nuire à son ambition,
Et prévenant par là tout ce qu’on appréhende…

constance.

Ah, Seigneur, ce n’est pas ce que je vous demande,
Et Licine est d’un rang à ne pouvoir souffrir
L’outrageante pitié que vous semblez m’offrir.