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Mais avoue, et du moins par ta sincérité,
Mérite qu’il écoute un reste de bonté.
L’espoir de le fléchir sur l’hymen de Constance
T’obligeoit à tenir l’entreprise en balance,
Et toujours à la rompre au besoin préparé,
C’est à Martian seul que tu t’es déclaré.
Du succès de ton feu tu la faisois dépendre,
Par tes emportements je l’ai trop su comprendre.
Tu ne m’as point caché que dans ton désespoir
Tu ne connoîtrois plus ni raison ni devoir,
Et puisque Martian…

licine.

Quoi, par sa calomnie
L’on souffrira qu’ainsi ma gloire soit ternie ?
Non, non, Seigneur, qu’il parle, et d’un coup si fatal…

martian.

Quoi qu’on veuille en juger, mon destin est égal.
Qu’on vous croie innocent, qu’on vous tienne coupable,
Je vois toujours pour moi la mort inévitable,
Et si le crime un jour au Trône vous fait seoir,
Il suffit qu’en mourant j’aurai fait mon devoir.

licine.

Tu fais ton devoir, Traître ?

constantin.

On vous rendra justice.

licine.

D’un si lâche Imposteur redoutez l’artifice,
Seigneur, il vous perdra si vous vous assurez…

constantin.

Qu’on les tienne en lieu sûr, et qu’ils soient séparés,
C’est trop les écouter.

licine.

De grâce…

constantin.

Allez, Maxime.