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Mais le moins que je puisse après ma lâcheté,
C’est de donner sa vie à votre sûreté.

maximian.

Dis tout, traître, il est temps que ta rage s’explique.

martian, à Maximian.

Seigneur, que votre haine à ma perte s’applique.
Si déjà mon forfait éclate aux yeux de tous,
Ce que j’en tiens caché ne regarde que vous.
Du sang de l’Empereur mon lâche cœur avide
Formoit le noir dessein d’un second parricide,
Et la même fureur qui sut armer mon bras
Vous mettoit hors d’état de venger son trépas.

constantin.

Quoi, sur Maximian ton insolente rage
Résolvoit lâchement d’achever son ouvrage !

maximian.

Seigneur, à mon injure il ne faut plus songer,
C’est la vôtre, c’est vous que l’État doit venger.
Il n’auroit rien perdu, si dans un si grand crime
J’eusse à la trahison servi seul de victime ;
Mais privé de défense en perdant votre appui,
Le fruit de vos travaux périssoit avec lui.

fauste.

Juste Ciel !

constantin.

Dis le reste, et sachons qui conspire.

martian.

Licine peut parler, je n’ai plus rien à dire.

licine.

Quoi, méchant ?

martian.

Malgré moi l’on a tout découvert,
Et Straton me contraint de perdre qui me perd.

licine.

Moi, j’ai pris quelque part aux projets d’un infâme ?
J’ai su ta trahison ?

maximian, à Fauste.

Vous le voyez, Madame,