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constantin.

Voici par qui, Seigneur, nous allons tout apprendre ;
D’un complot si hardi ce traître est le soutien.


Scène V

.
Constantin, Maximian, Fauste, Licine, Martian, Maxime, Suite.

constantin.

Viens, méchant, et surtout ne nous déguise rien.
On en veut à ma vie, et par tes artifices
Un projet si coupable a trouvé des complices.
Toi seul en sais l’Auteur ; parle, et nous fait savoir
Quels charmes dans ma perte ont flatté ton espoir.

martian.

Seigneur, le Ciel est juste, et j’apprends de Maxime
Qu’en vain je tâcherois à déguiser mon crime ;
Straton vous a tout dit, et de ma trahison
La plus affreuse mort vous doit faire raison.
Je saurois la souffrir, sans parler, sans me plaindre,
Sans qu’à rien déclarer elle pût me contraindre,
Si d’un pressant remords l’indispensable loi
Ne m’arrachoit un nom qui n’est su que de moi.
Pour un Ambitieux qui se cache à tout autre,
La mort que je rencontre est le prix de la vôtre,
Pour lui je l’ai jurée, et sans le découvrir,
Si j’étois arrêté, j’ai promis de périr.
Sur cette confiance il ose encor paroître,
Assuré d’un secret dont seul je suis le maître ;