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Scène IV

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Constantin, Maximian, Fauste, Licine, Suite.

constantin.

L’auriez-vous cru, Madame ? Un traître, un Parricide
S’abandonne aux transports dont la fureur le guide,
Et ma vie immolée est le titre éclatant
Qui lui répond du trône où son orgueil prétend.

fauste.

On conspire, Seigneur ?

maximian.

Seigneur est-il possible
Qu’à l’éclat des vertus on soit si peu sensible,
Que fut un lâche espoir…

constantin.

Non, non, Seigneur, jamais
Un Souverain n’agit au gré de ses Sujets.
U vrai discernement leurs âmes incapables
Ne veulent voir en lui que des vertus coupables,
Et ces soins d’un pouvoir qu’il cherche à maintenir
Sont des crimes secrets qu’ils ont droit de punir.
Le Ciel en ma faveur s’oppose à cette envie,
Aux fureurs d’un ingrat il dérobe ma vie,
Et de Straton séduit le noble repentir
M’apprenant l’entreprise a su m’en garantir ;
Mais quoi que son rapport m’ait pu donner d’indices,
J’en ignore l’Auteur si j’en sais les Complices,
Et je vois contre moi cent lâches déclarés,
Sans que son nom encor soit su des Conjurés.

maximian.

Quoi, Straton ne sait pas qui les fait entreprendre ?