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Tu peux tout sur l’armée, et c’est assez te dire
Qu’en vain sans ton appui par mon ordre on conspire.
Si pour Fauste à l’amour ton cœur craint d’obéir,
Je verrai sans regret que tu m’oses trahir.
Mon sort dépend de toi, mais j’ai cet avantage
Qu’au moins je me vois sûr de sortir d’esclavage,
Puisque, quelque succès qui suive mon effort,
Il assure à mes vœux ou le Trône, ou la mort.

sévère.

Le désordre où me jette une telle entreprise
Ne souffre point, Seigneur, que je vous le déguise,
Il éclate à vos yeux, et je confesse enfin
Que la pitié me force à plaindre Constantin.
Mais qu’en vous trahissant, j’expose votre vie,
À tout ce qui rendroit sa vengeance assouvie ;
Connaissez mieux Sévère, et croyez que ma foi
Sait trop ce qu’il faut rendre à qui fait tout pour moi.

maximian.

Ô généreux Ami que touche ma disgrâce !
Viens dans mon cabinet savoir ce qui se passe,
Consulter Martian, et résoudre avec lui
Si de quelque autre bras il faut chercher l’appui.