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Mais je puis à vos vœux me rendre un peu contraire,
Quand votre seul dessein est d’élever Sévère,
Et je ne dois point tant au soin de sa grandeur…

constantin.

Et bien, pour cet hymen je fais voir trop d’ardeur,
L’État en peut tenir les droits illégitimes,
Mais ce n’est pas à vous d’en régler les maximes ;
Et quoi que votre orgueil ait peine à se trahir,
Qui ne sait point aimer doit savoir obéir.
Qu’à son gré d’un Sujet votre mépris décide,
Il suffit qu’à ce choix ma volonté préside,
Et pour ôter tout lieu d’obstacles superflus,
Licine me sera garant de vos refus.
C’est lui dont l’intérêt trop puissant sur votre âme
À la rébellion engage votre flamme ;
C’est lui qui contre moi vous la fait soutenir,
Et c’est lui seul aussi que j’en saurai punir.
Il est en votre choix d’arrêter ma colère ;
Mais tremblez pour sa tête, ou songez à me plaire,
Je vous laisse en résoudre, adieu.


Scène III

.
Constance, Lucie.

constance.

Qui l’eût pensé,
Qu’à tant de tyrannie il se fut dispensé,
Qu’il eût prêté la main au coup qui m’assassine ?

lucie.

J’en soupire pour vous, et tremble pour Licine,
Et si de ce revers votre cœur combattu
N’en trouvoit le remède en sa propre vertu…