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Scène V

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Fauste, Flavie.

fauste.

Ah, funestes conseils, dont la rigueur extrême
Me force pour ma gloire à m’immoler moi-même !
Après ce que mon cœur a voulu lui céder,
Faut-il qu’il donne encor ce qu’il n’ose garder ?

flavie.

Quoi ! Parmi tant d’honneurs, et de pompe et de gloire,
Vous conservez, Madame, une humeur sombre et noire,
Et pour vaincre l’ennui qui traverse vos jours,
Le rang d’Impératrice est un foible secours ?

fauste.

S’il assure à mon sort la gloire la plus haute,
Qui me rendra le bien que cette gloire m’ôte ?
Dieux !

flavie.

Vous n’achevez point ?

fauste.

Si pour Sévère…

flavie.

Et bien ?

fauste.

Je t’en dis trop, hélas !

flavie.

Mais vous ne dites rien ?

fauste.

Après ce nom fatal que ma douleur attire,
Soupirer et me taire, est-ce ne te rien dire ?