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Et quoi qu’à l’Empereur vous vouliez inspirer
Il vous estime trop pour n’y pas déférer.

maximian.

Depuis que Constantin en épousant ma Fille
A remis malgré moi le Trône en ma famille,
Pour soutenir un rang que l’on m’a vu quitter,
Il a crû presque en tout me devoir consulter :
Mais l’éclat des grandeurs qu’il destine à Sévère
De sa Sœur avec lui rend l’hymen nécessaire,
Et dans ce grand projet on doit peu s’étonner
S’il lui prescrit un choix qui la doit couronner.
C’est par là qu’ayant su l’amour qui vous engage,
J’ai du Trône à Sévère envié l’avantage,
Et combattu longtemps ce partage inégal,
Dont l’injustice accable un illustre rival ;
Mais la Gaule soumise emporte la balance,
Constantin donne tout à la reconnoissance,
Et dans ce qu’il prépare, il ne peut endurer
Le vif ressentiment qui vous fait murmurer.
Il le sait, et pour vous sa colère est à craindre.

licine.

L’amour qu’on désespère a-t-il à se contraindre,
Et si malgré Constance on engage sa foi,
Suis-je en état, hélas, de répondre de moi ?
Encor un coup, Seigneur, permettez-moi l’audace
Qui force mon amour à vous demander grâce.
Il aspire à des droits qu’on cherche à violer,
Et ma foi…