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camma.

Tout t’est permis, Sostrate, et tu vois mon silence
Souffrir de ta douleur l’entière violence,
Parle, accuse, condamne un projet important,
Peut-être l’heure est proche où tu seras content.

Sostrate.

Où je serai content ? Et le puis-je, Madame,
Dans l’affreux désespoir où vous voyez ma flamme ?
Tout l’augmente, et je fais cent efforts superflus…


Scène VI


Sostrate, camma, sosime, phénice

sosime.

Ah, Madame, le Roi…

camma.

Parle, et bien ?

sosime.

Ne vit plus.

Sostrate.

Quoi, de nos factieux la troupe mutinée…

sosime.

Non, Seigneur, apprenez la triste destinée.
À peine pour punir leurs nouveaux attentats
Vers le lieu du tumulte il a fait quelques pas,
Que dans l’âpre douleur de voir toujours la Reine,
Malgré ta foi reçue, obstinée en sa haine,
Tout à coup il s’arrête, et poussant de longs cris
Fait voir un changement dont nous sommes surpris.
Il agit sur le corps si sa cause est dans l’âme,
Ses yeux sont égarés, son visage s’enflamme,
Et soudain sous l’effort d’un accès différent
Une froide sueur le rend pâle et mourant.