Scène IV
Le croirai-je, Oropaste, et dois-je enfin me rendre,
À ce qu’un bruit confus m’a voulu faire entendre,
Que Darius au Roi vient d’être découvert ?
Vous le vouliez, Madame, et le Ciel l’a souffert.
On sait quel est ce Prince, êtes-vous satisfaite ?
Je vous plains du malheur où ce revers vous jette,
Ce coup de Codoman fait le dernier espoir.
Le sang peut tout, Madame, il fera son devoir.
Si le Roi lui résiste, il y va de ma gloire
De l’adoucir au point qu’il se force à le croire.
Au sort de Darius c’est le moins que je dois.
J’avois de moins d’ardeur soupçonné votre foi,
Et doutois que pour lui ce zèle osât paroître,
Quand son mauvais destin vous l’auroit fait connoître.
Il est coupable enfin ayant droit de régner.
C’est le Fils de mon Frère, il le faut épargner.
Comme l’esprit d’Ochus est plein de violence,
C’est hasarder beaucoup qu’en prendre la défense.
Ce seroit démentir la gloire de mon rang
Que montrer un cœur lâche à défendre mon sang.