C’est trop vous déguiser ; si cet hymen vous gêne,
Confessez qu’en secret l’amour fait votre peine,
Et que de ce qu’il perd le vif ressentiment
Vous fait blâmer un choix qui vous coûte un Amant.
Lui, mon Amant, Madame ! Ah, c’est un peu trop croire.
J’estime Codoman, et prends part à sa gloire,
Mais non pas jusqu’au point qu’on doive présumer
Que mon cœur soit jamais capable de l’aimer.
Quoi, Princesse, un Héros si grand, si magnanime,
Ne mérite de vous qu’un sentiment d’estime,
Et la fierté du sang dont vous tenez le jour,
Croiroit se faire outrage à souffrir son amour ?
Je pensois que l’éclat des dons de la Fortune
Ne pouvoit éblouir qu’une âme trop commune,
Et que quand la vertu justifioit nos voeux,
L’espoir qui les flattoit n’avoit rien de honteux.
Ce sont mes sentiments, et la mienne peut-être
Pour tout autre que lui les auroit fait paroître,
Mais quoi que sur mon cœur pût un charme si doux,
Je trouverois ma gloire à me vaincre pour vous.
La pensée est obscure, et j’ai peine à l’entendre,