Scène III
Quoi, Madame, est-ce moi que vous fuyez ainsi,
Et tandis que mon cœur, ennemi de la feinte,
En ose pour vous plaire embrasser la contrainte,
Le vôtre dans mes maux prend-il si peu de part,
Que vous me refusiez la douceur d’un regard ?
Ah,
Qu’avec peu de raison vous blâmez ma conduite !
L’Empereur vous prépare un destin glorieux,
Qui sur le Trône seul doit arrêter vos yeux.
En vous chacun déjà respecte fon Beau-frère,
Et quand l’obéissance est pour vous nécessaire.
Je dois à votre amour épargner en secret
Tout ce qui le peut faire obéir à regret.
C’est donc ce qui vous porte à m’ordonner de feindre ?
Cet amour vous déplaît, vous le croyez éteindre,
Et que d’un fier Tyran les présents odieux,
Pour vous en délivrer m’éblouiront les yeux ?
Et bien, Madame, et bien, il est une autre voie
Par où vous assurer cette funeste joie,
Et d’un fatal hymen le refus éclatant
Rendra ma mort certaine, et votre esprit content.
Hélas !
Parlez enfin, serez-vous inflexible ?
J’ai toujours été juste, et jamais insensible