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Et ne connaisse pas clairement aujourd'hui
Que sans comparaison je vaux bien mieux que lui  ? [1240]
Mais aussi bien que moi vous avez osé dire
Que fille qui choisit bien souvent prend le pire.
Si donc je m'aperçois, et vous fais voir enfin
Qu'Isabelle ait pour moi le coeur traître et malin,
Vous me rendez soudain, sans sommations nulles, [1245]
Ce qu'il m'a pu coûter en louage de mules,
Ce que j'ai déboursé pour le carrosse aussi,
Et ce que depuis hier j'ai fait de frais ici ;
Car franchement, à moins qu'Isabelle soit nôtre,
Je serais un grand sot de payer pour un autre. [1250]

DON GARCIE.

Votre demande est juste, et j'y dois consentir.

DON BERTAN.

Allez donc disposer tout le monde à partir.


Scène II


Don Bertran, Guzman.

DON BERTAN.

Guzman.

GUZMAN.

Et bien enfin, avez-vous votre compte  ?
Est-ce fait  ?

DON BERTAN.

Tu me vois avec ma courte honte,
Notre marché tiendra.

GUZMAN.

Quoi, tout n'est pas rompu ? [1255]

DON BERTAN.

En vain pour m'en tirer j'ai fait ce que j'ai pu,
Ce Diable de Beau-père est trop opiniâtre.

GUZMAN.

Ces vieillards sont toujours d'humeur acariâtre.

DON BERTAN.

Au profit de sa fille ; il a fort peu d