Cette bague tantôt que je vous ai rendue,
C'est de sa propre main que je l'avais reçue, [1860]
Et si vous lui donnez liberté de parler,
Elle m'estime assez pour ne le pas celer.
à Lucrèce
Dit-il vrai ? L'aimes-tu ? parle sans craindre un père.
Puisque vous m'ordonnez de ne vous plus rien taire,
J'avouerai ma faiblesse, et que depuis un an [1865]
J'ai donné mon estime aux vertus de Don Juan.
tirant Don Fernand à part.
De grâce, Don Fernand.
Il ne le faut pas croire,
Il ne fait que fourber.
Pour conserver ma gloire
Que faut-il que je fasse ?
Ouvrez enfin les yeux,
Et ne résistez plus aux volontés des Cieux. [1870]
Je vous en ai tantôt déjà dit ma pensée,
Que d'un semblable hymen elle était menacée :
Puisqu'un homme sans biens doit être son époux,
Pour faire un meilleur choix, où le chercherez-vous ?
Don Juan est de sang noble et d'illustre famille, [1875]
Puisqu'avec tant d'ardeur il aime votre fille,
D'un mot de votre bouche autorisant son feu
Donnez à cet Hymen un généreux aveu.
Suivant l'ordre du Ciel on ne se peut méprendre.
Embrassez-moi, Don Juan, je vous reçois pour gendre. [1880]
Ô joie inespérée ! Ô suprême bonheur !
Est-ce ainsi, Léonard, qu'on venge mon honneur ?
Le mien intéressé demandait ce remède.
{{didascalie|à Don