Oui, de l'astrologie, et non pas d'autre chose ;
Cependant de l'enfer on croit que je dispose,
Peu s'en faut qu'en la rue on ne me montre au doigt.
Un mensonge toujours en moins de rien s'accroît, [1230]
On y change, et chacun le débite à sa mode :
Mais qu'a pour vous encor ce bel art d'incommode ?
De quoi vous plaignez-vous ?
De voir petits et grands
Me venir proposer cent doutes différents,
Je ne me vis jamais en pareil exercice ; [1235]
Et comme je répons seulement par caprice,
J'aurai bientôt acquis le renom d'imposteur.
Le meilleur Astrologue est le plus grand menteur,
Et c'est toujours beaucoup que par ce tour d'adresse
Vous vous estes vengé des mépris de Lucrèce, [1240]
Votre Rival vous craint, vous troublez ses plaisirs,
Et tout semble d'accord avecque vos désirs .
Croyez que sans regret je lui cède la place,
Je ne travaille point à causer sa disgrâce,
Et mon amour éteint, il m'importe fort peu [1245]
Que Lucrèce aujourd'hui récompense son feu.
Que n'avouiez-vous donc le tout avec franchise,
Sans vous faire Astrologue ?
Admirez ma sottise ;
Car à dire le vrai je ne me comprends pas,
De m'être mis moi-même en un tel embarras, [1250]
Sans que la pièce ait eu cause plus importante
Que la crainte de voir chasser une servante.
J'avais bien pour ce coup la cervelle à l'envers.
Cessez d'en murmurer, puisque je vous y sers