II}}
J'accuse avec raison ma mauvaise fortune.
On ne vous saurait voir ! Toujours seule chez vous !
De vous même à la fin je deviendrai jaloux.
La retraite me plaît, et chez moi solitaire
Du moins je ne vois rien qui me puisse déplaire. [400]
Qui vous porte à troubler le repos où je suis ?
Vous n'aurez donc jamais pitié de mes ennuis ?
Plaignez-vous-en ailleurs, pour moi je les ignore.
L'amour...
Ne parlez point d'un tyran que j'abhorre.
Mais un amant qui souffre...
Ôtez ce nom d'amant, [405]
Il me choque, il me blesse.
Ah, c'est injustement,
Puisqu'avec moins d'appas le Ciel vous eut formée,
S'il n'avait pas voulu que vous fussiez aimée.
Ne finirez-vous point cet importun discours ?
Voulez-vous être aimable et cruelle toujours ? [410]
Que j'ai de passion pour de si grands mérites !
Que j'ai d'aversion pour ce que vous me dites !