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ACTE V
Le théâtre représente le Palais de Médée.
Scène I
Médée, Nérine.
NÉRINE.
On ne peut sans effroi soutenir sa présence.
Il court de toutes parts, menaçant, furieux,
Dans ce funeste état tout ce qu’il voit l’offense ;
La Princesse elle seule, en s’offrant à ses yeux,
Semble de sa fureur calmer la violence ;
Il s’arrête, il soupire, & garde un long silence.
MÉDÉE.
Et que dit son heureux amant ?
NÉRINE.
Jason ignore encor ce triste événement.
Occupé par les soins que la guerre demande,
Il range avec nos chefs les troupes qu’il commande.
MÉDÉE.
Que d’horreur ! que de maux suivront sa trahison !
C’est lui seul qui les cause, il m’en fera raison ;
Vengeons nous. Ma fureur, à tant de rois fatale,