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Dût payer le beau feu qui règne dans mon cœur ?
ORONTE & MÉDÉE.
Qui l’auroit crû, que tant d’ingratitude
Dût payer le beau feu qui règne dans mon cœur ?
MÉDÉE.
Souffrirez-vous qu’on vous enlève
Ce cher objet de vos désirs ?
ORONTE.
Si cette trahison vous coûte des soupirs,
Souffrirez-vous qu’elle s’achève ?
MÉDÉE.
Quel plus sensible coup pouvois-je recevoir !
Tous deux.
Non, dans un cœur, quand l’amour est extrême,
Rien n’approche du désespoir
D’être trahi par ce qu’on aime.
Unissons nos ressentiments
Contre ces perfides amants.
Que Jason à mes feux préfère, ravisse, la princesse !
Son crime ne peut s’égaler.
MÉDÉE.
Il vient ; mon cœur s’émeut & reprend sa tendresse.
Elle en triomphera, laissez-moi lui parler.