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ACTE III


Le théâtre représente un lieu destiné aux deux vocations de Médée.


Scène I

Oronte, Médée.

ORONTE.

L’orage est violent, il a dû vous surprendre ;
Mais sans vous alarmer laissez gronder les flots.
Je viens vous offrir dans Argos
Un peuple armé pour vous défendre.

MÉDÉE.

Si par l’exil que m’impose le Roi
Corinthe s’affranchit des fureurs de la guerre,
Pourquoy charger une autre terre
Des maux que je traîne avec moi ?
Acaste veut que je périsse ;
Et lors que pour ma perte il arme son courroux,
Je croirois faire une injustice
De l’étendre sur vous.

ORONTE.

Le fier appareil de ses armes
Me cause de foibles alarmes.
Pour les attirer contre moi,
Dans la vive ardeur qui me presse,