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CRÉÜSE.

J’en jouirois encor sans vous.

JASON.

Contre l’amour la résistance est vaine.
Goûtons l’heureux plaisir de perdre cette paix.

CRÉÜSE.

Doux repos, quittez-moi, ne revenez jamais.

JASON.
&
CRÉÜSE.

Goûtons l’heureux plaisir de perdre cette paix.
Doux repos, quittez-nous, ne revenez jamais.

CRÉÜSE.

Médée eut sur votre âme un souverain empire,
L’amour lui soumettoit toutes vos volontés ;
Pour rallumer vos feux la pitié peut suffire.
Quel désespoir si vous la regrettez !

JASON.

Oronte vous adore, il viendra vous le dire.
L’amour tiendra sur vous ses regards arrêtez ;
Ses soupirs vous pourront parler de son martyre.
Quel désespoir si vous les écoutez !

CRÉÜSE.

Quand son amour seroit extrême
Vous n’avez rien à redouter.
Dans le temps même
Que je paraitrai l’écouter,
Quand son amour seroit extrême
Vous n’avez rien à redouter :
Mes yeux vous diront, je vous aime.