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ACTE II


Le théâtre représente un vestibule, orné d’un grand portique.


Scène I

Créon, Médée, Nérine.

CRÉON.

Il est temps de parler sans feindre.
Acaste vous poursuit, vous n’avez rien à craindre ;
Sur quelque espoir qu’il forme ses desseins,
Tombe sur Corinthe la foudre,
Plutôt qu’on puisse me résoudre,
À vous livrer entre ses mains.

MÉDÉE.

Seigneur, une bonté si grande,
Marque le cœur d’un véritable roi.

CRÉON.

Lorsque pour vous je fais ce que je dois,
À votre tour, la justice demande
Que vous fassiez quelque chose pour moi.
A vous voir dans ma Cour, mon peuple s’inquiète,
Il craint ce qu’avec vous vous traînez de malheurs,
Et que ma complaisance à vous donner retraite
Ne lui soit un sujet de pleurs.
Pour le guérir de ses alarmes,
Allez attendre en d’autres lieux,